XXe-XXIe siècles
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Le Crédit agricole, la banque historique des paysans et des coopératives, s’est transformée au cours de la deuxième moitié du XXe siècle en l’un des géants de la finance, la 10e banque dans le monde. De l’autonomie financière à l’internationalisation, de la place du village aux places boursières, cet ouvrage raconte la métamorphose d’un Groupe devenu incontournable dans le paysage bancaire international sans avoir dû renoncer pour autant à ses valeurs mutualistes et à sa vocation d’origine : agir chaque jour dans l’intérêt des clients et de la société.
Grâce à la consultation de nombreux dossiers d’archives et au recueil du témoignage de dizaines d’acteurs de cette transformation, ce livre associe histoire d’entreprise, histoire des organisations et histoire bancaire. Il fait aussi la part belle à l’histoire des femmes et des hommes qui ont participé à cette aventure. Des réflexions sur la stratégie, le mode de management et les mutations des marchés financiers permettent également d’associer les sciences de gestion à cette étude historique.
Pour Dominique Lefebvre, Président de la FNCA et de Crédit Agricole S.A., « c'est le parcours d'un champion qui est retracé dans ce livre. Son utilité aux clients et à la société n’a eu de cesse de grandir. Une épopée qui nous instruit, nous fascine et nous rend fiers ».
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TABLE DES MATIÈRES
Introduction
Bénédicte Gorrillot
PROLOGUE
LA PAROLE AUX ÉCRIVAINS INVITÉS
POURQUOI SE FAIRE ENCORE GRÉCO-LATIN AU XXIe SIÈCLE ?
« Plus tard… »
Michel Deguy
Se faire gréco-latin
Jude Stéfan
Le Secretum
Pascal Quignard
La cuisine du macaroni
Christian Prigent
Sommes-nous encore gréco-latins ?
Éric Clémens
No man’s langue
Jean-Pierre Verheggen
Mon latin de cui-cui signe
Jacques Demarcq
PREMIÈRE PARTIE
INTIMITÉS POÉTIQUES GRÉCO-LATINES
Chapitre premier. L'héritage remodelé
Le lexique gréco-latin de Michel Deguy
Bénédicte Gorrillot
Dialogos (entretien)
Michel Deguy avec Éric Clémens
Jude Stéfan : portrait de l’artiste en Gréco-latin
Tristan Hordé
Jude Stéfan, « une autre poésie / que la vieille moderne »
Aurélie Foglia
Formes brèves et genres mineurs, ou Stéfan avec Ponge en Gréco-latins
Philippe Met
Jacques Roubaud : la Grèce aller-retour
Agnès Disson
Chapitre II. Émancipations défigurantes
Emmanuel Hocquard, élégiaque inversé
Élisabeth Cardonne-Arlyck
« Lire-traduire-écrire » en gréco-latin, ou Pascal Quignard en Lycophron-Zétès-Ovide Martial-Jérôme-Albucius
Bénédicte Gorrillot
La teinte : Christian Prigent latiniste
Hugues Marchal
En chaud lapin d’signes cuits (entretien)
Christian Prigent avec Jacques Demarcq
Mettre du rouge à lèvres aux pages roses du dictionnaire : Verheggen fait sa fête au latin des églises
Laurent Fourcaut
Jean-Pierre Verheggen, à en perdre son latin
Éliane Dalmolin
DEUXIÈME PARTIE
INTIMITÉS ROMANESQUES GRÉCO-LATINES
Chapitre III. Romanciers traducteurs
Céline chez les Grecs
Michaël Ferrier
Possession : Hadrien habité par Marguerite Yourcenar
Anne Berthelot
Pierre Klossowski, dit Petrus, dit Hieronymus, ou les trois manières de mettre le latin à l’oeuvre
Patrick Amstutz
Claude Simon et la pratique du latin
Ian de Toffoli
Chapitre IV. Pratiques romanesques contemporaines
De l’amitié pathétique (Pascal Quignard)
Chantal Lapeyre
La trace antique dans la trame des textes contemporains : le genre, l’image, la langue
Dominique Viart
TROISIÈME PARTIE
LA MATIÈRE GRÉCO-LATINE À LA SCÈNE
Chapitre V. De la scène théâtrale...
La tragédie grecque et l’humanisme colonial : Aimé Césaire et Kateb Yacine, lecteurs d’Eschyle
Dominique Combe
Michel Vinaver ou l’héritage au second degré
Catherine Brun
Cuisine du latin des anges : le théâtre de Valère Novarina et les langues anciennes
Thierry Maré
Antiquité et théâtre contemporain : l’éclairage de la polémique autour d’Avignon 2005
Ève-Marie Rollinat-Levasseur
Chapitre VI. ... À la scène filmographique
L’Antiquité à Hollywood : les années 2000, ou le post-péplum (Gladiateur, Troie, Alexandre, 300)
Roger Célestin
Conclusion : réouvertures après travaux
Bénédicte Gorrillot
LISTE DES AUTEURS
BIBLIOGRAPHIE GÉNÉRALE
INDEX NOMINUM
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TABLE DES MATIÈRES
Avant-propos
Abréviations
Introduction
PREMIÈRE PARTIE
À LA DÉCOUVERTE DU MONDE GERMANIQUE
Chapitre premier. Études germaniques et lectures de textes allemands
Claudel et la langue allemande
Approche scolaire de la littérature et de la pensée allemandes
Lectures à l’âge adulte
Prolongements, commentaires et contacts
Chapitre II. Les leçons de Burdeau
Kant au premier chef – la métaphysique idéaliste
Mais aussi toute la pensée allemande contemporaine
Chapitre III. Avec Romain Rolland : une amitié initiatrice
Deux camarades s'influençant mutuellement une vie durant malgré l’éloignement
« Jean-Christophe » expliquant la musique à « Tête d’Or » –un exemple fondateur
Chapitre IV. L’« air du temps » dans les relations franco-allemandes entre 1870 et 1940
L’Allemagne vue de France durant les « terribles années 80 »
L’Allemagne vue par les Français via Wagner
Du côté de la NRF
DEUXIÈME PARTIE
SOURCES ET INFLUENCES, DES AFFINITÉS ÉLECTIVES INSOUPÇONNÉES
Chapitre V. Philosophie et philologie
« Saint Thomas m’a nettoyé l’âme de toute la philosophie kantienne »
L’Art poétique, la philosophie et la science allemandes
Chapitre VI. Luther et la pensée religieuse allemande
Imprécations et anathèmes : ce que Claudel rejette dans le caractère, la pensée et la culture de l’Allemagne protestante
Aspects catholiques de l’Allemagne qu’a connue Claudel
Chapitre VII. Le « grand âne solennel »
Son apparente horreur viscérale de l’oeuvre et de la personne de Goethe doit être reliée à ses sentiments envers Gide…
… mais masque une lecture attentive et d’indéniables leçons retenues
Chapitre VIII. Le cas Wagner
Évolution de sa compréhension de l’oeuvre et du musicien
Le voisinage de Beethoven et de Berlioz
« Le Poison wagnérien » n’a jamais perdu toute sa nocivité : une admiration certaine qui subsiste malgré tout
Pour conclure
TROISIÈME PARTIE
LE CONTACT DIRECT AVEC LES PAYS DE LANGUE
ALLEMANDE
Chapitre IX. L'Allemagne de « l'absent professionnel »
Toute une carrière de relations professionnelles avec l’Allemagne commerciale
Compte rendu des activités du Consul en Allemagne
Séquelles de la Grande Guerre : le Schleswig-Holstein et les dettes de guerre
Pourquoi Claudel n’est pas allé à Berlin
Chapitre X. Histoire et géographie de l’Allemagne selon Claudel
Au milieu des vitraux de Mayence : une exploration méthodique des richesses culturelles de l’Allemagne
Entre Rhin et Danube, un pays dont la vocation est d’être le garant de l’unité d’une Europe catholique
Chapitre XI. Amitiés et correspondances
Götz von Seckendorff et Bernhard von der Marwitz,deux enthousiastes parmi d’autres
Lorsque des liens se tissent entre traducteurs, régisseurs et Claudel
Au service de son théâtre, projets et réalisations enAllemagne des amis français de Claudel, Aurélien Lugné-Poe, Darius Milhaud, Jean-Louis Barrault
Chapitre XII. Poursuite de l’oeuvre de Claudel en Allemagne
Ce que le Consul écrit avant d’ouvrir son Consulat
Claudel garde le souci de la vie de son oeuvre sur le sol français
QUATRIÈME PARTIE
CLAUDEL TRADUIT, LU ET VU
PAR LES ALLEMANDS
Chapitre XIII. « Une tâche presque impossible»
Ce que doit être une traduction selon Claudel
L’expérience concrète de ceux qui lui proposent de traduire son oeuvre
Chapitre XIV. Musique et musicalité
À propos des traductions des poèmes
Milhaud, Braunfels, Hindemith et les maisons d’opéra allemandes, un bref catalogue raisonné
Chapitre XV. Rayonnement de son théâtre
En exergue, témoignages et portraits spontanés
L’accueil de la presse allemande
L’oeuvre de Claudel sur les scènes allemandes après 1986
L’influence de Claudel sur la littérature allemande: l’exemple de Brecht
Chapitre XVI. Dans le sillage de Curtius
Ce que Claudel pouvait apporter aux Allemands au moment où ils découvrent son oeuvre
Réactions face aux Poèmes de guerre
Bilan des études claudéliennes en langue allemande
Chapitre XVII. Ce que lisent les Allemands
Les traductions disponibles : histoire de la pénétration du verbe claudélien en terre germanique
Peut-on discerner une spécificité de la lecture allemande de l’oeuvre de Claudel ?
Conclusion
Conclusion. Une dernière clef pour comprendre l’« Allemagne claudélienne »
Annexes
I. Livres en allemand, traduits de l’allemand, ou concernant les domaines germaniques, présents dans la bibliothèque de Claudel
II. Claudel en terre germanique
III. Publications et interventions de Christelle Brun ayant trait à Claudel
Hommages
Parcours de vie académique de Christelle Brun par Monique Dubar
Christelle Brun par François Claudel et Michel Autrand
Christelle Brun par Marie Hélène Prêcheur
Bibliographie
Index des noms
Index des oeuvres et des personnages
Si les relations, remarquables, de Paul Claudel avec la Chine, le Japon et les deux Amériques sont bien étudiées et connues, celles que le diplomate et poète a entretenues avec l’Allemagne et le domaine germanique ont été peu explorées à ce jour. C’est ce vaste terrain allemand que Christelle Brun a entrepris d’analyser dans ses multiples aspects professionnels et plus personnels. En effet le Consul général Claudel a été particulièrement actif à Francfort et Hambourg (1911-14), multipliant contacts, relations amicales, visites, observations et rapports. Par la suite – son Journal et sa correspondance en témoignent largement –, il a continué à s’intéresser de près à l’évolution, l’actualité, l’histoire, la géopolitique, l’économie de ce pays voisin. L’auteur connaît bien les grands noms et les œuvres de la pensée et de l’art allemands : on découvre chez lui des refus définitifs (Luther), des affinités non avouées (Goethe), des passions constantes (Beethoven) ou combattues (Wagner). Son œuvre poétique et dramatique a été en outre beaucoup plus vite reconnue et admirée en Allemagne qu’en France. Aussi, autre aspect significatif de son étude originale, Christelle Brun s’attache-t-elle à caractériser l’intérêt que suscitèrent outre-Rhin, dès le début et durablement, auprès du public et de la critique universitaire, la personnalité et l’œuvre de Claudel, le rayonnement de son théâtre, de sa poésie et leurs nombreuses traductions allemandes le plus souvent remarquables.
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Saint-Gobain a fêté ses 350 ans en 2015 : cette survie étonnante est due à l’esprit d’entreprise de sa direction, à une grande capacité d’innovation, à des salariés motivés, mais aussi à l’élasticité de sa stratégie. Depuis 1920, la firme s’est déployée dans plusieurs secteurs industriels et tertiaires, d’où un groupe diversifié (verre, chimie, distribution, etc.), en France puis en Europe, et enfin dans le monde entier. Il a fallu mobiliser des flux de trésorerie et des capacités d’autofinancement. Aussi ce livre reconstitue-t-il l’histoire de la direction financière, de son action au sein des processus de décision. Cette direction aura été l’interlocutrice clé des banquiers, compagnons de route de Saint-Gobain, qui lui ont fourni des crédits, ont accompagné ses opérations financières et participé aux opérations boursières, dont quelques batailles. Grâce aux archives de Saint- Gobain et des banques, mais aussi à des entretiens avec des acteurs clés, l’ouvrage livre des faits et leur évolution, ainsi que l’analyse des talents de chaque partie prenante. Il soupèse les rapports de force entre une firme et ses banquiers, qui oscillent au gré des plus ou moins forts besoins d’argent. La banque relationnelle est au cœur des réflexions, autour de la notion de « banquier-maison ».
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Quels sont la nature, les thématiques et les enjeux des relations que les chambres de commerce allemandes et françaises ont nouées le long de leur frontière commune de la fin de la Seconde Guerre mondiale au milieu des années 1980 ? Ces relations présentent-elles des singularités au regard des rapports qu’entretiennent d’autres acteurs franco-allemands ? C’est à ces questions que répond l’ouvrage de Martial Libera. Pour ce faire, il retrace l’action internationale des compagnies frontalières, analyse leurs réseaux comme les moyens de leur influence et montre que les relations entre compagnies françaises et allemandes s’articulent à différentes échelles de décision : espace régional transfrontalier, espace national de part et d’autre du Rhin, espace européen, voire mondial. Dans cette optique, le livre met au jour l’approche originale, « par le bas », que les chambres de commerce ont de la construction européenne. Au croisement de l’histoire des relations internationales, de l’histoire politique et économique, de celle des représentations également, cette enquête débouche sur une étude stimulante et inédite d’une certaine « diplomatie patronale aux frontières ».
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Max Jacob et Julien Lanoë se sont rencontrés en 1925, chez Jean Cocteau, afin de trouver un titre à la revue littéraire que Lanoë voulait fonder à Nantes ; ce fut La Ligne de cœur. Mais la vraie amitié entre Max Jacob et Julien Lanoë commença un sombre soir d’hiver 1926, dans la chambre de Max Jacob à Saint-Benoît-sur-Loire, lorsque celui-ci écrivit d’un seul trait deux poèmes pour la revue, s’inventant pour lui-même le pseudonyme de Morven le Gaëlique. La revue ne parut que quelques années, mais les Poèmes de Morven le Gaëlique furent réunis et publiés en 1953.
L’amitié entre les deux hommes s’intensifia jusqu’à la mort de Max Jacob en 1944. Leur correspondance traite de la poésie et de l’art de l’époque, ainsi que de leurs propres œuvres. Lanoë chercha à monter une pièce de Max Jacob, et exposa deux fois ses gouaches au musée des Beaux-Arts de Nantes. Les cinquante dernières lettres évoquent la vie familiale de Lanoë et la dure vie de Max Jacob qui portait l’étoile jaune, à Saint-Benoît, pendant l’Occupation.
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Rares sont les occasions pour le père de prendre la parole dans la littérature française. Le roman contemporain ne fait pas exception. Si le récit de filiation a pris une ampleur sans précédent dès les années 1980, la figure paternelle est invariablement sommée de garder le silence. Il arrive pourtant que le père parvienne contre toute attente à formuler un « je » aussi surprenant que ponctuel. Quelles sont les modalités de ces narrations, les spécificités de l'imaginaire où elles entraînent personnages, auteur et lecteur ? Que se joue-t-il dans le roman lorsque le père est soudain établi narrateur ? À travers la mise en dialogue des points de vue proposés par les sciences humaines et sociales et l’exploration des espaces littéraires de la paternité, en particulier ceux de Philippe Forest, Gisèle Fournier, Sylvie Gracia et Laurent Mauvignier, cet essai définit un roman du père qui offre, sans autre raison peut-être que le plaisir du jeu, des perspectives inhabituelles sur l’identité paternelle, mais aussi sur les enjeux de l’écriture aujourd’hui.
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Les personnages picaresques créés par Romain Gary manifestent, avec constance, le sentiment de porter une responsabilité qui dépasse les cadres de l’intrigue romanesque et qui se trouve être celle que Teilhard de Chardin attribue aux « pédoncules évolutifs » dans les plus scientifiques de ses théories sur la complexification de l’univers : œuvrer à la métamorphose du genre humain. Pour que l’humanité en vienne un jour, fût-ce au bout de millénaires, non pas à rejoindre en Dieu (l’hypothèse du savant jésuite), mais à incorporer (la préférence du romancier), biologiquement, un amour universel que ne font aujourd’hui qu’esquisser nos idéaux de justice, de dignité, de fraternité.
Cette étude se propose de caractériser, jusque dans ses spécificités, l’humanisme évolutionniste que cultive l’œuvre de Romain Gary en explorant l’assiduité avec laquelle le romancier a questionné et prolongé la symbolique, la poétique et la métaphysique de son ami le grand penseur Pierre Teilhard de Chardin.
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